Une dent contre l’Office québécois de la langue française

Je n’ai jamais compris pourquoi l’auteur du blogue Linguistiquement correct mène tambour battant une campagne de dénigrement des travaux terminologiques de l’Office québécois de la langue française. Pourquoi cette dent contre l’OQLF ? Et le plus drôle dans cette histoire, c’est que l’auteur est un ancien de la maison puisqu’il y a travaillé comme terminologue de 1973 à 1980 parmi plusieurs séjours à l’Office.

Comme tous les chroniqueurs de langage au Québec, son sujet de prédilection est bien entendu l’anglicisme mais il ne manque jamais l’occasion de tancer l’Office québécois de la langue française et surtout son service de terminologie.

Le billet du 24 mai 2021 est un modèle du genre. Par ailleurs, nous avons deux thèmes au lieu d’un seul. L’auteur nous rappelle d’abord qu’un grammairien de ses amis avait écrit à l’Office pour demander pourquoi ce dernier avait accepté le calque tête-de-violon comme quasi-synonyme de crosse de fougère. L’auteur fait référence à son long billet fort bien détaillé sur la question, billet qui vaut un article de revue scientifique. 

Ensuite, l’auteur traite longuement une mini-controverse autour de technicien ambulancier paramédical, ambulancier et paramédic.

Or, tout ça a fini en eau de boudin. Les têtes de violon sont restées des têtes de violon  dans le Grand dictionnaire terminologique et les paramédics sont restés des paramédics dans l’usage des principaux concernés, comme je l’ai démontré dans un billet ici.

 Si je parle de cette histoire, c’est surtout pour illustrer combien bon nombre de débats, chroniques, prises de positions et déclarations tonitruantes au sujet du français québécois sont une pure perte de temps.

Cependant, tout cela est fort intéressant du point de vue sociologique. En effet, on peut se demander, entre autres, quelles sont les fonctions sociales de tous ces discours plutôt oiseux sur la langue.  Pourquoi est-ce qu’on dénigre tant le français québécois ? Comment expliquer cette emprise des attitudes grammairiennes et puristes au Québec ? Et quelle place devraient tenir la linguistique et les linguistes, les véritables scientifiques du langage, dans ces débats autour de la langue ?  Autant de questions auxquelles j’essaie d’apporter quelques modestes éléments de réponse.

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