Qui a dit « switcher »?

Le 17 avril 2023 j’entendis sur LCI, le site d’information du groupe TFI,  le colonel Peer de Jong, vice-président de l’Institut Themiis, et parlant du conflit en Ukraine, dire :

C’est fini. Il (Progojine) passe à autre chose. Il a switché sur autre chose. Je pense même que la Russie a switché sur autre chose.

Curieusement le verbe switcher est dans le Larousse en ligne et dans d’autres dictionnaires du français mais pas dans le Robert. Toujours est-il que les lecteurs québécois savent que switcher existe dans le français québécois populaire depuis très longtemps.

Évidemment le switcher québécois a toujours été stigmatisé et ridiculisé par tous nos grammairiens et puristes grincheux. C’était du joual, comme on disait autrefois. Mais le voilà maintenant dans la bouche d’un ancien colonel de l’armée française reconverti en vice-président d’un prestigieux institut de formation.

Pour la énième fois, je dis que les mots n’ont pas de valeur en soi. Tout dépend de qui les utilise. Quand c’est le milieu ouvrier au Québec, switcher, c’est un vilain anglicisme. Quand c’est un ancien haut gradé militaire français qui dit switcher à la télévision française, personne ne dit rien.

Cela veut tout dire.

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